Fort de son travail de restauration sur les églises Saint-Servais et Notre-Dame de Laeken, le bureau MA2 entreprend aujourd'hui la restauration de l'ensemble du parvis de la Cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule.
L'église Sainte-Gudule, érigée sur une colline où s’élevait déjà une chapelle dédiée à l’archange Saint Michel, n'était pas à l'origine dotée d'un parvis. Bien que le monument qui abrite l'ancienne collégiale des Saints-Michel-et-Gudule fut édifié à partir du XIIIe siècle, il lui faudra attendre le milieu du XIXème siècle pour voir surgir, sur ses abords, une esplanade. Cette dernière fut d'abord une placette triangulaire au carrefour des rues de la Collégiale, du Marquis, du Bois Sauvage et de l’ancienne rue du Vent. C'est en 1853 que des travaux furent mis en oeuvre pour en faire une place trapézoïdale, qui permis d'ouvrir une large perspective sur les tours de la cathédrale et d'accentuer son escalier monumental d’esprit classique teinté d’influence gothique. L'espace connu de nouveaux changements en 1874, lorsque la "Société de Travaux Publics et Constructions" réalisa le percement, à travers le pâté de maisons ouest et dans l’axe de la cathédrale, d’une large rue ; la rue Sainte-Gudule.
Lors de la construction du parvis par l'architecte François Coppens, l’ensemble des balustrades étaient vraisemblablement constituées de pierre de Gobertange. La majorité de ces pierres a depuis déjà été remplacée, probablement en partie par Jean Rombaux, architecte de la ville en charge de la restauration de la cathédrale dans les années 1950-60 et adepte de la pierre de Massangis. D'autres éléments ont également pu être remplacés lors des grandes campagnes de restauration de la cathédrale de 1983 à 1990 et de 1991 à 1999.
Aujourd'hui, l'état de vétusté du parvis et de ses pierres appelle à une nouvelle restauration de cet espace arpenté au quotidien par de nombreux bruxellois et visiteurs. Dans le cadre d’un patrimoine d’une telle importance, ce travail de restauration se doit d'être hautement qualitatif. Les interventions seront réalisées avec le plus grand soin, une rigueur permanente, afin que ces travaux offrent une pérennité aux ouvrages à l’échelle de l’histoire de l’édifice. Nous parlons ici du siècle à venir.
L'intervention de MA2 se voudra ainsi la plus délicate possible afin de conserver au maximum les ouvrages existants. Une consolidation sera préférée à une réparation, une réparation à une restauration et une restauration à un remplacement des ouvrages. Dans le cas des nombreux ouvrages en pierre que compte le parvis, il sera néanmoins peut-être nécessaire d'imaginer des alternatives aux variétés présentes sur place. En effet, certaines des carrières dont les pierres actuelles sont issues peuvent avoir cessé leur activité ou être épuisées. MA2 compte, dès lors, sur des recherches aussi bien techniques qu’esthétiques afin de garantir l'intégration harmonieuse de ces nouveaux ouvrages aux pierres existantes.